Rendre sa cuisine plus écolo, par où commencer ?

C’est la rentrée et cette année, c’est décidé, vous allez faire de votre cuisine un temple de l’éco responsabilité et de la nourriture saine ! Vous avez tout prévu : courses à l’épicerie bio, réduction de la consommation de viande, achats de paniers anti-gaspi… et vos équipements alors ? Rendre sa cuisine plus écolo ça ne se passe pas que dans l’assiette !
Choisir du matériel sain, résister aux sirènes de la surconsommation et remplacer les consommables par des produits plus durables sont autant de pistes à explorer.
Vous êtes prêt ? C’est parti !

Faire le tri dans les placards

Si vous êtes bien décidé à rendre votre cuisine plus écolo, un petit tour d’horizon de vos placards s’impose. Une cuisine épurée avec des ustensiles accessibles donne plus envie de se mettre aux fourneaux. Sans oublier que des placards désencombrés, ce sont des kilos de matériel inutilisés qui pourraient servir à d’autres.
Faites un VRAI tri en étant honnête avec vous-même sur l’utilité de chaque ustensile présent dans votre cuisine et sur la fréquence à laquelle vous les utilisez. Si vous ne vous souvenez plus de la dernière fois où la yaourtière à été sortie de son carton, c’est qu’il est temps de s’en séparer !

Eviter les achats impulsifs de matériel

Les réseaux sociaux, la publicité, le marketing agressif, les belles soeurs… Tout est fait pour vous incitez à acheter toujours plus ! Pour rendre votre cuisine plus écolo, il est important de résister aux sirènes de la surconsommation et de vous poser avant d’envisager un nouvel achat. Est ce que c’est indispensable de remplacer votre balance de cuisine par le nouveau modèle connecté au wifi ? Est ce que vous vous servirez régulièrement de ce four à pizza ?
Les achats impulsifs finissent souvent au fond du placard, prenez donc le temps de vous informer sur l’utilisation du matériel que vous envisagez d’acheter. Prenez en compte la facilité de prise en main, la qualité du produit, le temps nécessaire pour réaliser une recette, les différents modèles disponibles… Le forum Les Cuisinautes est là pour vous accompagner sur ce genre de questions, n’hésitez pas à nous solliciter !

Reconnaître et éviter les matériaux nocifs

On le sait désormais, certaines matières sont toxiques et une fois chauffées libèrent des particules qui se mélangent à la nourriture. Apprendre à les reconnaître c’est se donner la possibilité de changer ses habitudes d’achat et petit à petit de renouveler son équipement pour du matériel plus sain.

• Attention au PFOA
Utilisé pour le revêtement anti adhésif des poêles, le téflon est aujourd’hui décrié car la toxicité du PFOA, sorte de colle industrielle qui fait tenir le téflon, a été mise en lumière par différentes études et est désormais interdite depuis 2020.
Les plus grandes marques mettent en avant depuis plusieurs années l’absence de PFOA dans leurs poêles anti adhésive mais ne précisent pas par quoi il a été remplacé. Si vous utilisez des poêles en téflon, veillez à ne pas les rayer et ne les faites pas chauffer à vide afin d’éviter que la température ne monte trop haut.


• L’aluminium
L’aluminium peut être nocif pour la santé, lorsqu’il est chauffé il libère des particules de métal qui vont se mêler à la nourriture. Il est donc recommandé de ne pas utiliser l’aluminium en cuisine s’il est au contact direct des aliments. Évitez de réchauffer des plats dans des barquettes en alu ou encore d'utiliser des feuilles jetables pour cuire des pommes de terre au barbecue. Sachez que le risque est encore plus élevé en présence d’acidité, exit donc les papillotes de poisson marinés au citron emballé dans une feuille d’alu…


• Le silicone peroxydé
Différentes études ont démontré que ce type de silicone chauffé à plus de 160° libère des particules toxiques, pourtant il n’est toujours pas interdit en France. Le type de silicone utilisé pour fabriquer un moule n’est pas toujours indiqué sur les étiquettes. Sachez néanmoins que s’il n’y a aucune mention et que la température maximum conseillée est de 160°, c’est que vous avez un moule en silicone peroxydé dans les mains. Dans ce cas, il vaut mieux éviter de l’acheter car il est probable que vous ne vous souviendrez pas de cette recommandation une fois l’emballage jeté, vous risquez alors de vous en servir pour des préparations qui nécessitent une cuisson supérieure à 160°.
Les marques qui utilisent du silicone platinium le mettent en avant sur leurs emballages, c’est le cas de Tefal et de ses moules proflex. Pour savoir si les moules déjà présents dans vos placards sont en peroxydé ou en platinium, sachez que le second ne dégage aucune odeur à la cuisson.


• Le plastique
Dites adieu au célèbre discounter chinois au moins pour les ustensiles de cuisine, les normes n’étant pas les mêmes vous auriez vite fait de vous retrouver avec des boîtes contenant du phtalate ou du bisphénol, deux substances entrant dans la catégorie des perturbateurs endocriniens.
Quant aux éternels boîtes de conservation en plastique, évitez de les passer au micro-onde, utilisez plutôt une assiette et passez à d’autres méthodes de conservation au fur et à mesure.

Privilégier des ustensiles sains, sans impact sur votre santé

Que vous achetiez neuf, d’occasion ou reconditionné, il est important de choisir des ustensiles durables fabriqués à partir de matières adaptées.

• Pour le four
Le verre borosilicate ou pyrex est résistant aux très hautes températures et donc parfait pour les cuissons au four.
Si vous êtes adepte de moules souples pour la pâtisserie, le silicone platinium résiste à des températures allant de 250 à 300°, il peut donc être utilisé sans risques.
L’inox ou la céramique sont également des alternatives viables.


• Pour les ustensiles
Si vous avez l’habitude de laisser la cuillère dans la casserole pendant que votre plat mijote encore sur le feu, privilégiez le bois. Les ustensiles en plastique ne supportent pas la chaleur et libèrent des particules dangereuses au-dessus de 70°. Vous pouvez néanmoins tout à fait continuer à les utiliser pour le service.


• Pour les cocottes
La fonte est la star des matériaux en ce qui concerne les cocottes : saine, résistante et inrayable. Prévoyez un budget conséquent pour l’achat de votre première cocotte mais soyez assuré que vous pourrez vous la passer de génération en génération si vous en prenez soin. Choisissez-la émaillée pour un entretien plus facile et prévoyez de la ranger dans un endroit accessible vu son poids.


• Pour les poêles et les casseroles
Les poêles ou casseroles avec revêtement en inox permettent une cuisine saine mais nécessitent un coup de main pour s’en servir sans faire adhérer la nourriture. La fonte est une alternative intéressante mais le prix est élevé et le poids peut être dissuasif pour une poêle. Le téflon et l’aluminium sont plus controversés, il vaut mieux choisir des produits de fabrication récente et être attentif à ne pas abîmer la poêle pendant l’usage. Quant à la céramique, la matière est à priori inoffensive mais il y a un manque d’informations sur les composants de la surface anti adhésive.

Réduire l’usage de consommables : petits gestes et gros impact

Dans la cuisine, la majeure partie des déchets est alimentaire. En seconde position on trouve les consommables et autres emballages. En changeant vos habitudes petit à petit et en prenant de nouveaux réflexes, vous pouvez réduire votre production de déchets assez rapidement, voici quelques pistes :

• Exit les bouteilles en plastique
Nous avons la chance de vivre dans un pays où l’eau du robinet est 100% potable, pourquoi ne pas réutiliser quelques bouteilles en verre pour stocker de l’eau fraîche au frigo et investir dans une gourde pour vous désaltérer pendant vos sorties ?
Si vous n’aimez pas le goût de votre eau du robinet ou si elle est un peu calcaire, vous pouvez installer facilement un filtre directement sur votre robinet ou investir dans une carafe filtrante.
Si vous êtes plutôt eau pétillante, de nombreuses machines vous permettent désormais de “faire vos bulles” vous-même et les marques les plus responsables vous proposeront de recycler les cartouches de CO2 en les renvoyant vers leurs entrepôts.


• Coté cuisson
Oubliez le papier cuisson et investissez dans un tapis en silicone platine qui se nettoiera facilement pour une réutilisation à l’infini.
Dites adieu aux moules jetables en aluminium qui, au-delà d’être dangereux, ne se recyclent pas. Remplacez les par des boites de conservation en verre qui supportent le four et la congélation. Munies d’un couvercle, elles sont idéales pour conserver les plats passés au four.


• Pour la conservation
Remplacer les éternels rouleaux de cellophane et de sacs congélation qui trainent dans vos tiroirs par des alternatives plus durables c’est facile et cela demande peu d’investissement. Tournez vous (oui oui encore !) vers les boites en verre borosilicate pour garder les restes, envisagez les bee wraps pour emballer vos sandwichs, lancez vous dans la confection de charlotte alimentaire en tissu pour couvrir vos plats et pour les inconditionnels des sachets, investissez dans des sacs congélation réutilisables en silicone alimentaire.


• Plutôt thé ou café ?
Si vous consommez des boissons chaudes, vous savez que certaines habitudes sont plus dommageables que d’autres pour l’environnement. Pour les buveurs de café habitués à consommer des dosettes, certaines machines sont plus éco friendly que d’autres, ce sont celles qui proposent des dosettes souples bio dégradables. Si vous ne pouvez pas envisager de changer de machine, la plupart des marques ont développé des capsules réutilisables, l’occasion de faire un geste pour la planète mais aussi pour votre porte monnaie vu le prix des dosettes jetables !
Pour les amateurs de thé et d’infusion, les infuseurs en inox sont l’occasion de faire vos propres mélanges et de réaliser des économies. Si vous avez besoin de sachets pour vos voyages, n’hésitez pas à faire vos mélanges en avance dans des sachets de thé réutilisables ou bien à privilégier les marques du commerce qui ont développé des sachets biodégradables, sans agrafes.

Conclusion

Il n’existe pas de parcours tout tracé pour rendre votre cuisine plus écolo, l’important c’est de se lancer, peu importe par où vous commencez. L’essentiel est de pouvoir tenir vos engagements dans la durée afin que vos nouvelles habitudes s'ancrent dans votre routine quotidienne et deviennent durables donc ne commencez pas trop gros.
Si vous cherchez d’autres idées simples pour rendre votre cuisine plus écolo, n’hésitez pas à télécharger gratuitement notre mini guide : 10 idées pour une cuisine plus verte.


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Sources :
UFC que choisir
ANSES